Pour accompagner les jeunes parents dans leur nouvelle vie, le conseil départemental de la Côte-d’Or met à leur disposition un service gratuit assuré par des professionnels de la petite enfance. En quoi consiste-t-il ? Catherine Faure, médecin de protection maternelle et infantile (PMI), nous explique son métier et ses missions.
Qu’est-ce que la Protection Maternelle et Infantile ?
Notre cœur de métier, c’est la bientraitance de l’enfant. Nous veillons à son épanouissement, au sein de sa famille et de son environnement.
Quelles sont les missions d’un médecin de Protection Maternelle et Infantile ?
Nous assurons des consultations pour les enfants de 0 à 6 ans. Ce sont des consultations de prévention au cours desquelles nous abordons avec les parents, les rythmes de l’enfant, son alimentation ; nous surveillons sa croissance et son développement psychomoteur, nous surveillons et proposons les vaccinations… Nous intervenons aussi en école maternelle pour y effectuer des bilans de santé chez les enfants de 3 à 4 ans, avec dépistage des éventuels problèmes audiovisuels et des difficultés de langage.
Plus ce dépistage est précoce, plus il est efficace. C’est le principe même de la prévention ! Les médecins de PMI assurent aussi l’agrément et le suivi des assistantes maternelles, dont la capacité à accueillir des enfants est évaluée sous la responsabilité du Conseil départemental. Et puis on s’occupe du contrôle des structures d’accueil des enfants de moins de 6 ans, de la crèche à la garderie périscolaire, elles aussi soumises à notre agrément. Enfin, nous participons à la protection de l’enfance, en lien avec les travailleurs sociaux du Conseil départemental dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Un métier très varié donc…
Comment l’avez-vous découvert ?
La diversité, c’est l’un des avantages de ce métier. Il y a beaucoup de champs de compétences qui nous sont ouverts. Nous travaillons en équipe pluridisciplinaire (médecins, infirmières puéricultrices, sages-femmes) et nous avons de nombreux partenaires. On n’est jamais tout seul. Personnellement, j’ai découvert la PMI au cours d’un stage lors de mes études et je me suis dit que c’était effectivement ce que je voulais faire.
On travaille un peu dans l’ombre. C’est un métier encore méconnu, y compris de nos confrères. Nous sommes tous médecins, certains sont même pédiatres. Je pense que nous sommes toutes engagées au sein du service, toutes motivées par la bienveillance, le bien-être et la protection de l’enfant.
Qui peut bénéficier de ce service ?
Les consultations sont ouvertes à tous, gratuitement. Je pense qu’on est tous égaux devant des pleurs d’un enfant. En soi, devant un enfant, on se pose tous les mêmes questions, on ressent les mêmes angoisses. Nous sommes une vingtaine de médecins de PMI intervenant au sein des agences et des accueils Solidarité Famille du Conseil départemental. Nous avons chacune un secteur et nous couvrons tout le département.
Comment en bénéficier ?
Généralement, les mamans sont informées de notre existence quand elles sortent de la maternité. Elles peuvent dès lors nous contacter pour des conseils ou des informations. Bien sûr, ce sont des consultations de prévention, on ne voit généralement pas les enfants malades. Nos permanences ne sont pas ouvertes tous les jours. Cela varie aussi selon les secteurs. J’exerce sur ceux de Longvic et Gevrey-Chambertin et je ne consulte que le mardi et le jeudi. On va donc surtout suivre régulièrement, tous les mois s’il le faut, l’enfant dans son développement, sa croissance…
Nous accompagnons les mamans et faisons aussi beaucoup de soutien à la parentalité. Face à des comportements un peu compliqués, par exemple, nous sommes là pour répondre aux interrogations des parents et travailler avec eux au bien-être de l’enfant et de sa famille.
Vous suivez des enfants de 0 à 6 ans, mais avant et après, qu’en est-il ?
Plusieurs de mes collègues, médecins et sages-femmes, travaillent dans les accueils Solidarité Famille du Département où elles participent à la promotion de la santé et à la protection des femmes enceintes, en accompagnant le suivi de certaines grossesses ; d’autres interviennent dans les centres de planification et répondent aux demandes de contraception.
Après 6 ans, on bascule sur le grand enfant et l’adolescent, avec des questions et des problèmes bien différents. Si nous sommes plutôt spécialistes de la petite enfance, nous pouvons bien sûr répondre aux demandes des parents sur un enfant que l’on a suivi et que l’on connaît bien… La famille a établi un lien et nous restons un interlocuteur rassurant car les parents nous font confiance. Néanmoins, nous essayons généralement de passer le relais au-delà de 6 ans avec si besoin une orientation des parents vers des professionnels ou des associations spécialisés.
Prévenir, soutenir et protéger
« Chef de file des politiques de solidarité de proximité, le Département compte 330 professionnels mobilisés autour de l’enfance. En 2015, il consacre près de 53 millions d’euros pour accompagner les parents et garantir aux enfants les conditions du bien grandir en Côte-d’Or. »
Emmanuelle Coint Vice-présidente du Conseil départemental,
Présidente de la commission Actions sociales et intergénérationnelles