La journaliste Murielle Rousselin a rencontré Anne Laemmlé, commissaire de l’exposition « Mobilisés ! Dijon au fil de 14-18 » au musée de la Vie bourguignonne. Une évocation doublement émouvante de la vie des Dijonnais sur le front et à la marge d’une guerre impitoyable.
J’ai particulièrement apprécié ma rencontre avec Anne Laemmlé, commissaire de l’exposition « Mobilisés ! Dijon au fil de 14-18 », qui se tient au musée de la Vie bourguignonne jusqu’au 25 avril. Il n’était pas prévu que je la reçoive en plateau, mais simplement que nous diffusions un reportage sur l’exposition.
C’est la journaliste qui a réalisé le sujet qui m’a encouragée à en parler plus avant, et elle a eu raison. Il aura fallu deux ans de travail à Anne Laemmlé et son équipe pour réunir les documents et les objets de cette exposition qui donne à voir la vie des Dijonnais sur le front mais aussi à l’arrière en 14-18. J’ai été impressionnée par le travail mené en amont de l’exposition et par le résultat obtenu.
Bien qu’on entende parler de la Grande Guerre régulièrement, je trouve que la commissaire a su apporter un regard intéressant et rendre vivante cette guerre.
À travers seize portraits, l’exposition humanise le conflit et donne à comprendre la réalité de l’époque. On part à la rencontre de Dijonnais lambda qui ont dû s’adapter aux conditions de vie particulières et difficiles entre 1914 et 1918.
En l’écoutant, on comprend qu’Anne Laemmlé est passionnée par le sujet. Et elle arrive à transmettre cette passion en proposant une exposition qui se démarque de tout ce que l’on peut voir ailleurs. Avec des outils multimédias, des pupitres pour les enfants, des écrans tactiles, on s’approprie cette époque. On peut même entendre le témoignage (enregistré par son fils) de Gilbert Gagnon, poilu du 27e régiment d’infanterie de Dijon, qui raconte ses souvenirs, ses épisodes de guerre.
L’exposition bénéficie également de documents exceptionnels prêtés par le Service historique de la Défense, fait rarissime. Idéale pour les scolaires, elle permet à tous les Dijonnais de s’immerger dans la vie quotidienne de leur ville en cette époque trouble, il y a un siècle, et d’établir une certaine proximité avec les seize personnes mises en lumière.
J’ai aussi été touchée par le fait que les noms de tous les Dijonnais morts pendant le conflit défilent sur un écran placé au cœur de l’exposition.
Mais finalement, j’ai été marquée autant par Anne Laemmlé, qui connaît son sujet sur le bout des doigts et fait vivre cette manifestation de façon remarquable, que par l’exposition elle-même, avec son approche originale et humaine de la guerre de 14-18.