Le temps des rayons textiles froids et impersonnels est révolu. Les attentes du consommateur poussent les hypermarchés à miser sur le confort d’achat, la présentation, les services en plus d’un positionnement discount. Cas d’école avec le rayon textile de Carrefour Quetigny.
Il fait partie de notre cadre de vie, comme une sorte de patrimoine commercial éternel. Quel Dijonnais ou Côte-d’Orien n’a pas, en effet, déjà voyagé au milieu des nombreux rayons du Carrefour de Quetigny, le premier « hyper » à avoir ouvert en Bourgogne ? C’était en 68. Et si ce mode de distribution a su révolutionner l’acte d’achat, il se doit perpétuellement de se remettre en question. En 2014, Georges Plassat, Pdg du groupe Carrefour, cerne clairement la nature du défi à relever : « Le problème des hypers, c’est que la vie s’en est échappée ». Il fallait donc remettre l’église au milieu du village, renouer avec « le festif et l’humain », replacer le client « au cœur du magasin ».
Pas de hasard
Ses vœux seront exaucés. Les linéaires impersonnels et l’éclairage froid d’une autre génération ont depuis laissé place à des espaces de qualité, dédiés et personnalisés pour chaque secteur d’activité. Carrefour Quetigny a franchi un nouveau cap.Laurence Monthyon pratique la maison depuis 18 ans. Responsable du rayon textile, elle a donc eu tout loisir d’observer ce changement de philosophie. « On nous a donné l’opportunité de créer un véritable magasin de prêt-à-porter sur 1800 m2 de surface, en plein cœur de Carrefour, s’enthousiasme-t-elle. Un espace chaleureux qui capte le flux naturel de clients (et surtout des clientes) venus pour l’alimentaire. » Franck Lardet, directeur de l’hypermarché, confirme la féminisation assumée de son établissement : « 75% de nos clients sont des clientes, un point de vue idéal pour le rayon textile, car les femmes, au-delà de leurs propres envies, sont prescriptrices de l’habillement pour toute la famille ». Bien vu, d’autant que tout, ici, est conçu pour mettre la gente féminine à son aise et la sortir de son objectif premier : remplir le frigo ! Parquet au sol, éclairage tamisé et chaleureux, mobilier en bois qui n’a rien à envier aux plus belles boutiques du centre-ville : rien n’est laissé au hasard.
La fin des clichés
Carine, jeune quadra dijonnaise, semble ravie par cette métamorphose de Carrefour Quetigny. « Il y a dix ans, vous ne m’auriez pas fait acheter des vêtements dans un hyper, si ce n’est les chaussettes de mon mari. Mais quand j’ai vu l’offre Tex réalisée par Des créateurs à Carrefour, j’ai mis mes clichés de côté. J’ai mis au rebut les souvenirs de ces interminables rayons de vêtements bas de gamme présentés uniquement sur cintres. Ici je me sens bien. Je me retrouve totalement dans cette gamme large, tendance et de plus en plus qualitative. » Laurence Monthyon ne peut qu’approuver, réjouie : « Notre marque distributeur historique Tex a en effet changé d’image en quelques années ». Signe des temps, Tex est désormais valorisée et reconnue comme une marque à part entière, avec des segments bien définis : entrée de gamme, sport, enfants ou encore la signature « fashion ». « Des produits de qualité supérieure à des prix d’hypermarché, ça fonctionne, poursuit Laurence, à l’image de ce qui avait été fait avec la collection Camille Lacourt. Nous avons marqué les esprits et fédéré une clientèle nouvelle, instinctivement plus habituée aux boutiques dites classiques. C’est une belle satisfaction pour les dix-huit collaborateurs du secteur textile. Le choix stratégique de la qualité porte ses fruits. » Les clichés n’ont donc pas toujours la vie dure.