Vous avez sûrement déjà vu quelqu’un s’arrêter devant une vache en pleine campagne, ou à un arrêt d’autoroute parce qu’il y avait un arc-en-ciel. Et d’autres photographier plus ou moins discrètement leur assiette ou leur roman, ou se prendre en selfie un peu n’importe où… Le diagnostic est simple : ils sont atteints d’instagrammite aigüe. Voilà de quoi il en retourne.
INSTAGRAM POUR LES NULS
On ne vous apprend rien, ou presque, mais c’est toujours bon de le rappeler : Instagram, c’est une appli qui permet de faire des photos depuis son téléphone, avec des filtres intégrés. Résultat, n’importe qui (même s’il y a des causes perdues) peut publier des clichés plutôt sympas. Née en 2010, élue « application de l’année » un an plus tard par Apple, Instagram a progressé régulièrement au point de devenir un réseau social incontournable aujourd’hui, tant chez nos ados que chez les « pipeules » et les marques. Rachetée par Facebook (*) en 2012 pour la bagatelle d’un milliard de dollars, l’appli s’est développée. Depuis le mois de septembre, pour faire concurrence à Snapchat, il est possible de publier photos et vidéos éphémères dans des « stories ». Un succès immédiat.
(*) ceci explique que vous ne pouvez plus partager vos photos directement sur Twitter sans faire de savantes manipulations, ce qui énerve les geek.
PRÈS DE CHEZ VOUS !
En Bourgogne-Franche-Comté, Instagram est roi. Les Igers locaux aiment leur région et cela se voit. Plusieurs communautés bénévoles ont vu le jour et valorisent les plus belles photos glanées via les hashtags #bourgogne #bfc #bourgognefranchecomté.
Les @igersbourgogne proposent régulièrement des concours, des thématiques, et des « instameet », ces journées au cours desquelles on rencontre d’autres photographes amateurs. Ils repostent régulièrement leurs coups de coeur sélectionnés avec #igersbourgogne. À noter : la bande #igersbourgogne adore les « puddles », ces photos avec des reflets d’eau (lacs, fontaines, ou même flaques d’eau). En saison humide, ça fatigue un peu les amateurs, qui trouvent qu’il y en a beaucoup… mais les trouvent quand même très jolies !
@Bfc.focus_on, elle, est une nouvelle communauté d’Igers bénévoles regroupant des photos de tous les départements de la nouvelle région.
QUEL GENRE D’IGER ÊTES-VOUS ?
Les instagrammeurs, dénommés Igers (prononcez « Igueursses ») font transparaitre leur personnalité au travers de leur compte. Mais avec 500 millions d’utilisateurs actifs parmois, les comportements sont souvent communs, c’est inévitable. Florilège :
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L’Instafoodista (#food)
Locale passera son temps à photographier son assiette à la Côte Saint-Jacques pour frimer, au foodtruck ou son boeuf bourguignon à la maison, en empêchant tout le monde de toucher à son plat avant qu’elle ait fini sa photo, grimpée sur sa chaise et piquant la salière de la table voisine pour faire plus joli.
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L’instabuveur (#wine)
Bourguignon photographiera toutes les quilles qui passent à sa portée, dans un repas de famille ou lors d’une descente de cave, suscitant des commentaires avertis sur le millésime et l’accord met-vin possible.
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L’instafashionista (#ootd)
Se photographiera tous les jours, dans son dressing (traduisez son entrée de 2 m²) ou dans les rues de Beaune avec sa nouvelle tenue (#lookdujour), en secret pour attirer l’attention des marques qui lui enverront (ou pas) des échantillons de leurs collection mais aussi dans le but louable de nous faire supprimer le hashtag #jairienàmemettre.
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L’instasportif (#sport)
Partage ses trails au mont Afrique ou dans le Jura, le résultat de son travail quotidien sur ses abdominaux, la transformation de son corps potelé pour notre plus grande édification car « si moi j’y arrive, tout le monde peut, bande de paresseux ».
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L’instaroidudroitdauteur
Lui met son nom sur toutes ses photos de peur qu’une grosse multinationale ne les récupère pour une de ses campagnes pub. Sauf qu’à partir du moment où on publie une photo sur un réseau social, elle ne nous appartient plus vraiment. D’où l’importance de lire les conditions générales d’utilisation, ce que personne ne fait jamais… Instaflemme !
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L’instalecteur (#book)
Nous fait profiter de ses lectures plus ou moins saines. Certains publient aussi des photos d’ouvrages qu’ils prétendent avoir lu jusqu’au bout…
7 CONSEILS POUR ÊTRE UN BON IGER
À bas la monomanie ! Certains comptes ne montrent que des contenus d’assiettes, des ongles décorés ou des bouteilles de vin. C’est un choix. Mais pour un compte perso, même s’il tourne autour de la mode ou de la gastronomie, un peu de variété est conseillée. Chatons (ok, ça marche toujours les chatons), créations, livres, déco, paysages, resto, spécialité culinaire (avec #pornfood, succès garanti !).
De l’interaction : likez, commentez, répondez aux gentils mots.… Pour les plus aguerris, repérez les challenges et concours photo, géolocalisez vos photos, citez les lieux ou instagrammers concernés ou dont vous voulez attirer l’attention (Georges Clooney ou Scarlett Johansson, au hasard), donnez-vous rendez-vous pour prendre des photos ensemble (c’est un #instameet). Bref, amusez-vous !
Des hashtags : ces mots avec le fameux # devant. C’est le seul moyen d’être repéré dans les recherches et cela rend visible auprès des autres instagrammeurs. On ne peut pas dépasser 30 # par photo, mettez ceux qui vous semblent les plus évocateurs. Petite aide : certaines applis comme Tagboard donnent les mots-clés les plus pertinents par thème.
Des filtres non-violents : les puristes sont accro au #nofilter, mais sans aller jusque-là, il faut reconnaître que trop d’effets peut fatiguer ! Trouvez le juste milieu et utilisez des applications étudiées pour cela (Snapseed, Afterlight…) Qu’on se le dise, les filtres sont nos amis. À condition de bien savoir les utiliser.
Soyez régulier : Instagram est un réseau où on doit être prolifique. Un post par jour minimum est requis (et pas 30 posts un jour, et rien pendant 6 mois… comme pour tous les réseaux sociaux, d’ailleurs).
Légendez : le poids des mots, la beauté des photos. Instagram est dédié à l’image, mais il ne faut jamais négliger le texte qui l’accompagne. Il doit être percutant, court, sans fautes d’orthographe cela va de soi et saupoudré de quelques hastags bien sentis.
Postez au bon moment : des études et infographies publient régulièrement les bons horaires pour publier, mais rien ne vaut l’expérience. Vous verrez au fur et à mesure quelle est la meilleure heure pour que vos contacts voient vos photos.