La bijouterie Gautheron, perle des enseignes rue de la Liberté, s’est refait une beauté cet hiver. En bon gardien du temple, Jean-Marie Gautheron se réjouit du nouvel éclat de cette institution dijonnaise.
Elle n’est jamais passée inaperçue. C’est encore plus le cas depuis sa « nouvelle jeunesse », selon les mots de son propriétaire. La bijouterie rue de la Liberté, créée par les parents de Jean-Marie Gautheron en 1946, a subi des travaux pendant six semaines jusqu’à début février. À n’en pas douter, les Dijonnais s’en souviennent : « Pendant la liquidation des stocks, il fallait voir la file d’attente qu’il y avait simplement pour entrer », sourit le bijoutier.
TEMPS LIBÉRÉ
Au final, le résultat est à la hauteur du standing de la boutique, avec des vitrines extérieures modernisées (une première depuis 1971 !) et un tout nouveau système de sécurisation. Entendez par là des stores inviolables, automatisés en une poignée de secondes. « Cela nous fait économiser un temps considérable, note le maître des lieux, qui a repris le flambeau en 1982. Nous devions auparavant mettre en vitrine les bijoux pendant une heure, tôt le matin, et presque autant pour les remettre en coffre-fort le soir. » Un travail d’orfèvre, certes, mais très chronophage. Cet investissement permet d’abord une relative tranquillité au moment de fermer la boutique. « Cela fait partie des obligations de tout bon bijoutier, nous avons un vrai devoir de sécurité », poursuit Jean-Marie Gautheron, par ailleurs ravi que ce temps libéré profite au service de la clientèle.
Une clientèle franchement charmée par les autres retouches (mise en place de leds, changement d’éclairages des vitrines, présentation des bijoux dans les deux sens…) à entendre les « c’est beau ! » admiratifs, murmurés à chaque entrée. Puis, la même âme habite ce temple du bijou et de l’horlogerie. Ce même temple qui, un jour de novembre 1971, accueillait Michèle Morgan et ses beaux yeux pour la présentation exclusive de sa collection de bijoux.
SCÉNOGRAPHIE
« Chacun a une histoire personnelle avec ce lieu, renchérit le propriétaire. Tout le monde se rappelle de l’achat de son alliance où de la montre de sa vie. Le bijoutier a cet honneur de partager tous les événements de la vie, et uniquement les bons. » Puis, il y a aussi ce plaisir de déambuler dans cet espace lumineux, où la disposition ne laisse pas de place au hasard : « La scénographie, sans aller jusqu’au cérémonial, est en effet un élément important. Comme pour tout article de luxe, les conditions de l’acte d’achat comptent beaucoup. »
Dans ce contexte, le bijou devient alors un objet fétiche, sorte de mémoire du temps. « Il nous permet de revivre une période marquante de notre vie », concède volontiers Jean-Marie Gautheron, non sans noter, au passage, que la tendance est sensiblement différente aujourd’hui. Il y a en effet ce « goût du présent », cette « tendance hédoniste » qui pousse à l’adaptation.
NÉO-PORTÉS
Toujours alerte, la bijouterie Gautheron propose donc de plus en plus ces modèles dits « néo-portés », comme ce bijou de doigts (un bracelet prenant toute la main, à la base des doigts) par exemple. L’occasion de passer en revue les marques émergentes que propose l’enseigne rue de la Lib : Fred, Dinh Van, Messika ou encore Pomellato. « Cette dernière est la petite sœur de Dodo, marque phénomène qui propose des bijoux affichant des petits messages », note notre expert. Avec ce nouvel éclat et une offre aussi diversifiée, la bijouterie Gautheron a encore de beaux jours devant elle. Et vu le nombre de passants absorbés par la beauté des vitrines, elle n’est pas prête de passer inaperçue.
Bijouterie Gautheron
61 rue de la Liberté
21 000 DIJON
03 80 30 16 62
www.bijouteriegautheron.fr