Rue du Chapeau Rouge, Florence Shih a créé le premier « working café » de Dijon. Quatre-Quarts est un agréable endroit pour développer son entreprise de façon collaborative et apprendre des autres. Pour une startup ou un(e) indépendant(e), c’est du tout cuit.
Photos : Christophe Remondière
C’est saisissant. Avec sa déco contemporaine – bois brut, végétaux, verre, métal sombre et papiers peints design – Quatre-Quarts met très vite en confiance. C’est un peu voulu. Le travailleur a le choix : un grand plan de travail lumineux tout équipé, une table-bar, un comptoir avec vue sur la rue du Chapeau Rouge, une salle de réunion, des canapés… Florence Shih a créé un espace « simple et convivial » où les boissons chaudes, friandises et autre quatre-quarts (tiens !) sont à volonté. Seul l’emplacement est facturé selon le temps passé sur place. « J’ai beaucoup développé la partie ateliers, explique la Parisienne, qui a ouvert en novembre dernier. Les consultants ont désormais un lieu à Dijon pour présenter et animer leurs activités et les coworkers en organisent à leur tour, avec une programmation souvent plus chargée que de gros centres de coworking parisiens. »
Pas de brouhaha pour bobos
Les thèmes sont plutôt professionnels en semaine (shooting photo avec Amandine Dirand, coaching avec le Cerclecom…), les samedis sont réservés aux boutiques éphémères ou aux journées bien-être. Cette effervescence plait à Florence, qui aime rassembler. « Les coworkers qui le souhaitent déjeunent sur place tous ensemble. La pause déj, à Quatre-Quarts, c’est sacré ! » Elle domicilie aussi des sociétés existantes ou en cours de montage, histoire de séparer vie pro et vie perso, et pour être référencé en centre-ville de Dijon lorsque l’on est nomade.
Pour le réseau, c’est le top. À Quatre-Quarts, on croise des étudiants, des entrepreneurs créant leur boîte comme Julie et Ludivine avec leur épicerie Au gramme près, des web-développeurs, des graphistes, des masseurs et des coaches, des restaurateurs et des comptables, des recruteurs en entretien, l’Ecole supérieure de communication digitale de Besançon qui installe son salon pro, des agents immobiliers… En réalité, l’agence n’a rien d’un brouhaha pour bobos où se mélangeraient d’une conversation à l’autre excédent brut d’exploitation, manucure et plat du jour. La mise en réseau et le partage de compétences sont des guides appréciés, assure Florence, qui prend souvent l’exemple d’un web-développeur ayant sauvé une photographe dont toutes les données du disque dur avaient été perdues.
Esprit d’entraide
La chef d’entreprise oriente volontiers les porteurs de projets, comme Mylène et sa micro-crèche, ou Alexia, une jeune startupeuse développant Dresscop, un ambitieux projet autour de la mode. L’entraide n’est pas obligatoire mais l’état d’esprit des coworkers invite naturellement à s’intéresser à l’autre. Ce qui n’est pas une mauvaise chose. Et puis il y a bien sûr les apéros-anniversaires improvisés, autour des fléchettes ou du filet de ping-pong. C’est aussi ça, l’esprit coworking. Avec ceci, vous reprendrez bien un peu de gâteau ?
L’avis d’Anne, architecte
Dans un bureau partagé, on a pris un thé avec Anne Clerget. Architecte, elle vient de quitter Paris où elle exerçait depuis dix ans. « La problématique des professions libérales, c’est de trouver des bureaux pour différencier ce qui relève du professionnel et du personnel. On doit avoir une attitude différente dans chacune des deux. Cette coupure psychologique passe physiquement par deux espaces différents. » CQFD. Et pourquoi Dijon ? « Pour la qualité de vie. La coupure est radicale, être à cinq minutes à pied de mon travail est un luxe incroyable. À Paris, le réseau se construit sur les compétences ou les spécificités, mais pas de façon aussi rapide et spontanée qu’à Dijon. L’anonymat, la distance… je travaillais avec des gens sur toute la France que je ne voyais jamais. Ici, les rapports humains en sont vraiment. Et Quatre-Quarts, c’est le service ultra personnalisé. Florence répond à tous les besoins des coworkers, nous travaillons dans les meilleures conditions. Action, réaction. » Métier oblige, Anne a craqué pour l’architecture des lieux. « J’aime les pierres en façade, et j’ai craqué pour le papier peint de ce bureau. »
Café Coworking Quatre-Quarts
7 bis rue du Chapeau Rouge
Ouvert du lundi au vendredi (9h-19h) et le samedi (sur réservation)
03 80 30 98 47 – www.quatrequarts.fr